Conférence de André Duvillard - Mardi 29.11.2022, 19h00

dinsdag 29 november 2022 19:00-22:00, Hôtel DuPeyrou, Avenue DuPeyrou 1, Jardins du Palais DuPeyrou, 2000 Neuchâtel, Suisse
Website: http://www.dupeyrou.ch
Sprekers:

Conférence de André Duvillard, délégué national de sécurité de 2012 à 2022

Chères Amies, Chers Amis,

Pour ce  mardi 29 novembre 2022 à 19h00 - Hotel DuPeyrou

nous vous proposons d'assister à une conférence de Monsieur André Duvillard avec pour thème : "Et si les pénuries devenaient une règle ?"

André Duvillard, depuis peu à la retraite, durant son parcours professionnel il a été notamment Délégué du CICR, en Irak, en Israël et au Liban entre 1991 et 97. Puis commandant suppléant et commandant de la police neuchâteloise en 2005. Enfin, délégué du Réseau national de sécurité de 2012 à 2022. 

Au menu : Repas chasse

L'émincé de chevreuil - Spätzlis Maison - Garniture de chasse
***
Dessert

CHF 50.- / pers. hors boissons - boissons à payer par table

(merci à ceux qui ne souhaiteraient pas manger de chasse de bien vouloir le spécifier dans les commentaires lors de leur inscription)

Délai d'inscription : lundi 28 novembre 2022 - 10h00

Cette soirée est bien entendu ouverte aux conjointes / conjoints et amis.
Au plaisir de vous y voir nombreux !

Avec nos meilleures salutations.

COMPTE RENDU

Séance No. 18 du mardi 29 novembre 2022
Lieu :  Hôtel DuPeyrou Neuchâtel 
Heure : 19 h 00  

Présidence :
Yves Oppliger 

Visiteurs :
André Duvillard – Conférencier du jour
Iris Beuret (Eric), Monica Boss (Cédric), Monique Clerc (Philippe) Raphaël Coquoz (Françoise Fridez), Alen Hasanagic (Hava), Anne Jeanneret (François), Claude Manueddu (Brigitte – RC NVT), Laurence Prébandier (Bernard), Monique Rognon (Jacques)

Bulletinier :
Edmée Rembault

Présences ailleurs :
Séance Commission Assiduité-Fidélisation, 22.11.2022 : Brian Walters, Brigitte Leuba Manueddu, Christine Ramseier et Séverine Scalia Giraud.

Séance Commission Bounty, 23.11.2022 : Marc-Emmanuel Grossen, Sandrine Ambigapathy, Jean-Claude Capt, Sacha R. Droz, Cédric Germiquet, Murielle Henchoz, Jean-Michel Jordan et Raphaèle Tschoumy

Anniversaires :
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Agenda :

  • Mardi 6 décembre 2022 - 11h30 Apéritif aux caves de la ville
    (apéritif offert par Brian Walters & Thierry Rousselot)
    12h15 Hôtel DuPeyrou - Propos de Table -séance informelle
  • Jeudi 8 décembre 2022 - soirée Sapin Rotarien à la Ferme de Pierre à Bot
  • Mardi 13 décembre 2022 - 12h15 Hôtel DuPeyrou - Assemblée Générale
  • Jeudi 15 décembre 2022 - en soirée Match Volley Coupe CEV NUC – Istanbul, Salle de la Riveraine
  • Mardi 20 décembre 2022 -12h15 Hôtel DuPeyrou - Repas de Noël 

Communications :
N’oubliez pas de faire le plein de vitamines avec l’action de Séverine Scalia Giraud, oranges-mandarines et citrons de Sicile. 1er lot délai 2.12.2022 et 2ème lot délai 13 janvier 2023.

Divers :
L’action Polyplus, conjointe entre le Rotary Vieille Thielle et le Rotary de Neuchâtel, a permis la commande de 345 boîtes de chocolat. Merci beaucoup à ceux qui ont commandé. 

Vincent Bord présente Monsieur Duvillard en quelques mots. Monsieur Duvillard est licencié en droit et a été délégué du CICR dans les années 90, notamment en Irak. Au début des années 2000 il est devenu Commandant de la police cantonale neuchâteloise, poste qu’il a occupé durant 15 ans. Durant 10 ans, il a été médiateur entre les cantons et la Confédération.

Conférence de Monsieur André Duvillard
« La crise que l’on n’attendait pas … »

En 2012, il y a donc 10 ans, les faits suivants se sont produits.

  • En mars, Vladimir Poutine a été élu président de la Russie.
  • En avril on a vu l’émergence des Printemps arabes, et Mohammed Morsi a été élu président d’Egypte.
  • En mai : élection de François Hollande en France.
  • En juin : Aung Sang Suu Kyi sort de prison et est élue au parlement de Birmanie.

En 2012, si on nous avait parlé de terrorisme (le Bataclan) de 2 ans d’épidémie (le Covid), ou encore de guerre et pénurie, on n’y aurait pas cru. Personne n’aurait pensé que l’approvisionnement économique aurait pu devenir un problème, tout était disponible en tout temps.

Actuellement, la période du « just in time » est terminée, on se trouve face à de gros problèmes d’approvisionnement. A Berne, l’Office fédéral de l’approvisionnement du pays se dote de davantage de collaborateurs. La situation se mute en « just in case », c’est-à-dire que des réserves sont constituées, or les réserves coûtent. La prochaine pénurie sera celle des composants électroniques, et particulièrement des puces. Taiwan et la Corée du Sud sont les seuls pays qui les fabriquent.

Dans le monde de la globalisation, il y a eu une grande évolution technologique, mais il y a maintenant une cybermenace.

Dans le « Rapport de politique et sécurité » de la Confédération, se trouve une liste, et actuellement, le conflit armé est remonté plus haut dans la liste : il devient plus vraisemblable. En Suisse une analyse du risque est faite sur a) l’occurrence possible et b) les dégâts possibles, en miards de CHF. Cette analyse a été menée sur des événements comme la pandémie ou la pénurie d’électricité.

En 2014, de grands exercices de spécialistes de la sécurité ont été menés. Parmi les thèmes choisis il y avait la « pandémie » et la « crise de l’électricité ». Par exemple, la gestion électronique des paiements est opérée, pour toute la Suisse par Six Group. Mais s’il n’y a pas d’électricité, il n’y a plus de versements en cash, sauf peut-être à la Raiffeisen. Mais il faut relever que depuis 2014, les acteurs n’ont pas pris de mesures.

Il y a trois pannes possibles

a)    La brève coupure de 2 heures

b) le black-out durant 24-48 heures. Effet domino d’une panne européenne

c)    La pénurie

Comment en est-on arrivé là ?

Jusqu’en 2009, la Suisse était autonome dans ses besoins en énergie. Depuis 2009, il y a eu la libéralisation du marché et les gens ont acheté de l’énergie à l’étranger car c’était – cher. Des investissements dans les structures, tels que les projets de réhaussement des barrages ont été ajournés. La pénurie nous guettait, dans tous les cas, et était prévue pour 2024.

L’énergie utilisée en Suisse provient du gaz, des huiles minérales et de l’électricité.

a)    Le gaz : la Suisse n’a pas de réserves, n’a pas de prévoyance de crise, n’a pas prévu de pénurie. Actuellement le gaz est OK, mais durant l’hiver 2023-2024, les Norvégiens devront faire des travaux sur les gazoducs, et l’approvisionnement va être compliqué. Actuellement, pour le gaz, toutes les réserves européennes sont pleines, bien qu’il y ait eu un sabotage sur Nordstream. En Suisse, 7 turbines à gaz seront opérationnelles en Argovie dès février 2023, et dans notre région, il y a la centrale à gaz de Cornaux, et celle de Fribourg qui peuvent être remises en route.

b)    Les huiles minérales. Il y en a. Mais il y a un problème d’approvisionnement. Les barges ne peuvent plus passer sur le Rhin car le niveau de l’eau est trop bas. Il y a des problèmes avec le transport par train en Allemagne. La Suisse a déjà libéré 3 x ses réserves stratégiques. 

c)    L’électricité. La production par les barrages est liée aux précipitations. Les barrages sont remplis à 90%. Et grâce à eux, on pourrait tenir 10 jours. La crise en Ukraine met l’Europe entière dans l’embarras. Actuellement, il n’y a plus d’électricité qui vient d’Ukraine alors qu’auparavant, elle en exportait beaucoup. La Suisse achète de l’électricité en France où 28 centrales sont en route dès le 3 décembre. Mais si l’hiver est froid, alors les Français voudront la totalité et ne pourront pas en exporter.

Les problèmes, s’ils surviennent, pourraient être de début février à fin mars. La Confédération veut signer des contrats avec des centres de calcul qui ont de grosses génératrices. Actuellement, 670 sociétés distribuent l’électricité à travers la Suisse, dont certaines sont très petites. Le projet est d’éviter un arrêt complet, car cela a de fortes répercussions.

Les mesures sont les suivantes :

1)    Appel à l’économie

2)    Restriction de la consommation (= interdictions)

3)    Contingentement (arrêt uniquement pour les gros consommateurs)

4)    Le délestage : 4 heures avec, 4 heures sans.

Dans les mesures du contingentement, l’économie a été consultée et intégrée. Il s’agirait de cibler les 20% d’économie globale. Cela impliquerait par exemple d’éteindre les spas dans les hôtels. Il faudra peut-être des négociations entre les branches économiques. 

Tout est envisagé pour éviter le délestage. Mais dans les branches, les choses ne se font pas de manière linéaire : par exemple si on demande à une entreprise de chocolats de fabriquer -20% de sa production, cela ne donnera pas une économie de -20% de l’électricité utilisée.

Il pourrait y avoir l’emploi d’un « smartmeter », qui permet de mesurer en temps réel la consommation de chacun. Cela permettrait aux sociétés d’envoyer à chacun « 80% de sa consommation ». Et aux personnes et entreprises de gérer.

Un délestage serait fait sous la forme de 4 heures avec électricité, 4 heures sans. Mais cela pose de nombreux problèmes car il y a 670 sociétés et chacune devrait faire son plan de délestage. Et d’un autre côté le Conseil fédéral veut donner de l’électricité aux hôpitaux, mais alors tout le quartier de l’hôpital en aurait. 

Si on coupe l’électricité alors on couperait le courant dans les antennes Swisscom. Or les antennes n’aiment pas être éteintes, et prennent beaucoup de temps au rallumage. Les stations d’épuration également : si elles ne sont plus en fonction, alors l’eau deviendra souillée. A Neuchâtel, cela représente 225 STEP. Il y a également un certain nombre de personnes dans les EMS qui ont besoin d’électricité 24/24. Or, les EMS ne sont pas, comme les hôpitaux, équipées de générateurs.

La gestion de la crise. En temps normal, c’est le Département de l’énergie qui s’occupe de ces choses. Lorsqu’il y a une crise, c’est le Département de l’approvisionnement.

Berne peut décider, mais doit laisser du temps aux cantons de s’organiser. Le mot clé est l’anticipation. 

Monsieur Duvillard est optimiste, la Suisse est un pays robuste, les finances ne manquent pas trop, il y a le fédéralisme et une bonne stabilité politique. 

Question :
Quelles sont les implications du changement climatique sur la migration dans la Méditerranée ?

Réponse : le changement climatique stimule la migration. Il y a des gens qui doivent quitter leur métier, par exemple les pêcheurs car les lacs sont secs. Ils veulent s’installer là où le climat est plus propice.

Remarque :
J. Rognon avait écrit autrefois à Mme Sommaruga, pour lui suggérer de prévoir une taskforce pour la rédaction de scénarii. J. Rognon signale qu’autrefois il y avait 900 sociétés fournissant de l’électricité.

Réponse : l’avantage est qu’on voit venir cette crise. On ne le fait pas pour rien. L’année prochaine le même scénario se dessinera. Chez les électriciens, les scénarii existent depuis longtemps. Le transporteur de courant Swiss Grid a de grosses capacités. Une partie des problèmes de la crise va être résolue par des acteurs privés. 

Question :
Où va-t-on s’arrêter : on continue à augmenter l’utilisation d’électricité partout, le bitcoin, les voitures électriques, etc. ?

Réponse : les datacenters sont de gros consommateurs. Il faudrait calculer la part d’augmentation de la consommation liée à la digitalisation. D’un autre côté, il y a des projets de nouveaux barrages à Zermatt, et le barrage du Grimsel va être réhaussé aussi.

Remarque :
Il y a 5 ans, Alpiq voulait vendre les barrages.

Réponse : ces barrages appartiennent à l’actionnariat public, de même que bon nombre des sociétés de distribution de l’électricité. Par exemple, le Groupe e appartient au canton de Fribourg, au canton de Neuchâtel, et à Viteos.

Question :
Là, on assister à un réveil sur l’énergie. Y aura-t-il, selon lui, d’autres réveils ?

Réponse : on s’est réveillés sur certaines choses, par ex. les masques. Maintenant, si Taiwan est envahi par la Chine, alors on n’aura plus de composants électroniques.

Question :
Aura-t-on un problème avec les huiles minérales ?

Réponse : là, on n’est pas trop dépendants de l’huile minérale russe. On a principalement un problème de logistique : le chemin de fer en Allemagne, et les barges sur le Rhin (qui ne peuvent pas circuler, à cause du niveau de l’eau, mais également qui ne trouvent pas de repreneurs, les gens ne veulent plus devenir bateliers sur le Rhin). Pour rappel, le port de Bâle est notre port d’entrée en Suisse depuis la mer.

Question :
A qui profite le sabotage de Nordstream ?

Réponse : les Russes ont dit que c’était les Anglais. Actuellement, tout est possible. Les Américains ont 1 objectif : faire baisser le degré d’armement des Russes. Les Russes veulent que les Ukrainiens partent, émigrent en Europe, puis que la population européenne, devant cette immigration, fasse pression politique, pour qu’il y ait un arrêt de fourniture des armes à l’Ukraine (qui représente 1500 km de front militaire).

Question :
Aura-t-on des émeutes en cas de délestage ?

Réponse : dans certains pays, les délestages sont fréquents et habituels. Chez nous effectivement, il y a la possible apparition d’émeutes et de pillages. Les polices réfléchissent aux risques sécuritaires. Et la grande distribution réfléchit aux approvisionnements en nourriture. Ils mettront l’accent sur les petites succursales, et l’approvisionnement sera réduit. 

Question. :
Il semble que la Suisse orientale est mieux approvisionnée en gaz. N’a-t-on pas pu faire des contrats d’approvisionnement ?

Réponse. : aucun pays, ni l’Allemagne, ni la France, ni l’Italie n’ont voulu faire de contrats d’approvisionnement, ni pour le gaz, ni pour l’électricité, pour ne pas se lier. 

Question :
Le solaire : en cas de délestage, que se passera-t-il ?

Réponse : théoriquement, il faudrait pouvoir stocker dans des batteries de voitures, telles que les Tesla ou les Hyundai. 

Question :
Pourquoi la Confédération ne pourrait-elle pas dépenser 6 miards pour des panneaux solaires ?

Réponse : actuellement, 80% des mises à l’enquête concernent des pompes à chaleur ou la pose de panneaux solaires. Une autre chose serait de systématiser l’utilisation de Smartmeter, ce qui coûterait aussi quelques miards, mais beaucoup moins qu’un délestage.

E. Rembault


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