Séance No. 23 du mardi 31
janvier 2023
Lieu : Hôtel DuPeyrou, Neuchâtel
Heure :
19 h 00
Présidence :
Yves Oppliger
Visiteurs :
Alexandre
Pauchard, Directeur du CSEM, conférencier du jour
Alain
Ribaux, Conseiller d’Etat, RC La Chaux-de-Fonds
Martin
Altermatt (époux de Murielle)
Bulletinier :
Prèm Jalais
Présences
ailleurs :
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Anniversaires :
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Agenda :
- Mardi 7 février
2023 - 07h30 Beaulac – Petit-déjeuner
- Mardi 14 février
2023 - 11h30 Apéritif aux Caves de la Ville (offert par Sacha R. Droz) puis dès 12h15
Hôtel DuPeyrou – Conférence de P.-Y. Blanc « Rotary Rando »
- Mercredi 15 février
2023 - 18h30 Restaurant Kreuz à Gals – Soirée Quilles
- Mercredi 22 février 2023 - Soirée
médiévale au Château de Boudry 18h15 Visite du musée du vin et de la
vigne – 19h00 Apéritif au caveau – 19h30 Repas
- Mardi 28 février
2023 - 12h15 Hôtel DuPeyrou - Propos de table
Communications
:
!!! N’oubliez pas
de vous inscrire pour offrir les apéritifs aux Caves de la Ville, les dates des
mardis 9 mai, 6 juin et éventuellement une 2ème personne pour les
mardis 14 février (avec Sacha R. Droz), 7 mars (avec Michel Mégevand) et 4
avril (avec Marc-Emmanuel Grossen).
Intronisation nouvelle
membre Anne Aymone de Chambrier
Présentation par sa Marraine
Florence Dominé
Partageant les mêmes valeurs que le Rotary, Anne Aymone de
Chambrier avait émis le souhait de rejoindre le Rotary lors de la passation de
pouvoir entre Florence Dominé et Yves Oppliger le 7 mai 2022. Cet évènement
avait eu lieu au Château de Cormondrèche, dont Anne Aymone est propriétaire. Economiste
de formation, Anne Aymone est également musicienne et pratique l’alto à haut
niveau. Débordant d’énergie, elle poursuit une carrière en tant que Responsable
de programme au sein du Secrétariat d’Etat à l’économie (SECO) à Berne tout en
animant diverses associations autour de la musique et de la culture.
Anne Aymone a récemment appris son affectation à l’ambassade
de Tunis pour les 4 prochaines années. Elle ne pourra donc pas participer
activement aux activités du Rotary Neuchâtel mais compte rattraper cette lacune
à son retour.
Conférence de Alexandre Pauchard, Directeur du CSEM
« A quoi
sert l’innovation technologique ?»
Yves Oppliger nous a présenté notre invité, Monsieur Alexandre Pauchard,
qui fête ses 2 ans en tant que CEO du CSEM. Anciennement CTO chez Bobst
(machines d’emballage), Alexandre Pauchard a occupé diverses fonctions dans la recherche
et l’innovation au sein de multinationales comme de start-up, en Suisse et aux
Etats-Unis. Diplômé de l’EPFZ en physique, il complète son parcours académique
par un doctorat en Micro-engineering à l’EPFL. Lui-même inventeur, il a 13
brevets à son actif et a gagné divers prix liés à l’innovation, notamment celui
de Digital Shapers. Fils d’un rotarien engagé, Monsieur Pauchard a fait noter
que les 2 seuls clubs services l’ayant invité pour présenter les travaux
d’innovation entrepris par le CSEM ont été le Rotary de Zurich et celui de
Neuchâtel… faisant ainsi remarquer sur
le ton de la plaisanterie que le Rotary était le seul club service à
s’intéresser à l’innovation.
Pour aborder sa
présentation « À quoi sert l’innovation technologique ? »,
Monsieur Pauchard a observé la crispation (voire la méfiance) qu’avaient
certaines personnes aujourd’hui (dont ses 2 filles) par rapport à
l’innovation : 5G, vaccins, éoliennes, voiture électrique… Et pourtant, il
nous rappelle que nos anciens avaient une vie beaucoup plus difficile que
nous :
Les
maladies : La
variole a tué des millions de personnes depuis 10'000 ans avant JC, dont 50
millions aux États-Unis seuls. Et pourtant, grâce aux recherches de Edward
Jenner, la technique de vaccination est découverte permettant d’éradiquer cette
maladie dès 1980. Dans le même registre, il y a eu la peste qui a aussi tué des
millions de personnes, dont encore 12 millions de personnes entre 1855 et
1959 ! La grippe : 100 millions de morts. Le Sida : 30 à 50
millions de morts. Le Covid : 6 à 7 millions de mort… Il y avait également
le « Crétinisme » qui touchait la population des alpages jusqu’à la
découverte de l’importance de l’iode dans l’alimentation, etc...
L’espérance
de vie : En 1740 elle
était en moyenne de 25 ans…. 2 siècles plus tard, en 2020, elle est de 80 ans
pour les hommes et 85 pour les femmes ! Aussi, sur 1000 naissances en
1876, 200 enfants mouraient dès leur 1ère année de vie. Aujourd’hui,
ce pourcentage est minime.
La
pénibilité au travail :
En 1840, les femmes et les enfants en France étaient obligés de travailler 12 à
15 heures par jours, 6 jours sur 7. Le 7ème n’était pas payé. Les
hommes de leur côté étaient engagés de force pour participer aux diverses
guerres. En 1919, il y a eu la semaine des 48 heures mise en place avec un repos
dominical payé. Aujourd’hui, la situation est toute autre !
Monsieur
Pauchard conclut donc que l’Innovation technologique a été extrêmement bénéfique
pour l’humanité, MAIS pas sans conséquence ou risques car nous connaissons
aujourd’hui plusieurs défis majeurs, dont :
- Une
chute inquiétante de la biodiversité
- Un
épuisement drastique des ressources
- Des
pollutions diverses
- Et
un réchauffement climatique
Ce qui entraine
également :
- Une
perte de confiance dans la démocratie
- Une
perte des liens sociaux
- Des
armes et des attaques (notamment cyber) de plus en plus sophistiqués…
Ces défis
semblent inévitables, ce qui amène l’idée (relayé par de nombreuses personnes)
qu’il faut arrêter le progrès… Quoi qu’il en soit, on entrevoit tout de même la
fin d’un système. En 1950, pour l’équivalent (actuel) de $1 milliard, on
pouvait fabriquer 10 médicaments. Aujourd’hui, avec le même montant, on
fabrique à peine 1 seul médicament. Toutefois, les possibilités énormes avec
les progrès des connaissances acquises, notamment dans le domaine de la médecine
personnalisée et préventive…
A l’image des
antennes 5G qui sont posées en double par chaque opérateur téléphonique au sein
d’un pays obligeant à doubler la consommation des ressources, il faut veiller à
optimiser et mutualiser ces ressources pour bénéficier des innovations, tout en
limitant leur consommation.
Pour revenir au
CSEM, Monsieur Pauchard fait remarquer que c’est un organisme qui crée des
emplois à forte valeur ajoutée. Il a été démontré que chaque franc investit
dans le CSEM rapportait CHF15 en retour sur investissement. Aussi, chaque
emploi crée au CSEM contribue à la création de 10 emplois dans la société. Cela
se voit par quelques exemples d’invention qui s’appliquent dans nos vies
quotidiennes :
- La montre
solaire connectée de Tissot,
- Des
clés ultra sécurisées utilisées dans les voitures VW et Mercedes,
- Des
pipettes à haute précision pour la recherche
- Des
implants médicaux sans batterie
- De
la peau artificielle pour grands brulés
- Un
instrument de mesure pour connaitre le moment de l’accouchement
- Un
système de mesure permettant au « GPS » européen Galileo d’avoir la
plus haute précision (40 cm)
- La
participation dans le programme LISA Pathfinder pour mieux explorer et
comprendre l’espace
- etc ...
À la question
de Jürg Haefeli de savoir si les « grandes innovations » (la machine
à vapeur, le nucléaire) étaient derrière nous, Monsieur Pauchard a répondu que
son sentiment était l’inverse car il voyait une accélération technologique par convergence
des différentes sciences : informatique (notamment au travers de l’IA),
microélectronique, biotechnologie, etc. De plus, le monde digitalisé que l’on connait
permet de communiquer davantage et aller plus vite dans la communication et le
transfert d’information.
Par contre,
Monsieur Pauchard a relevé le fait que l’innovation ne pourrait pas être le
seul moyen pour pallier aux problèmes et défis de l’humanité. D’après lui, en
plus de l’innovation, il nous faudrait un apport de sagesse et un effort
collectif. Car souvent, on a le savoir (« comme on saurait qu’il n’est pas
bon de manger du sucre ou fumer »), mais pas forcément la sagesse ou le
contrôle pour appliquer ce qu’il faudrait.
La présentation
de Monsieur Pauchard a été suivie d’une brève intervention du Conseiller d’État
(et Rotarien) Alain Ribaux, qui a renouvelé le soutien du canton aux projets du
CSEM et à son Directeur.